Les robots peuvent-ils vraiment créer l’événement ?

“De toutes façons, dans 30 ans, on sera tous remplacés par des robots” Vous avez sûrement déjà entendu un oiseau de mauvais augure ronchonner cette phrase avant d’insulter le logiciel de la caisse automatique de votre supérette.

Les robots peuvent-ils vraiment créer l’événement ?
“De toutes façons, dans 30 ans, on sera tous remplacés par des robots”

Vous avez sûrement déjà entendu un oiseau de mauvais augure ronchonner cette phrase avant d’insulter le logiciel de la caisse automatique de votre supérette.

Cette automatisation de nos métiers, si souvent prédite, en vérité, ne semble pas avoir réellement pris. Comme le dit David Graeber dans l’introduction de son célèbre ouvrage "Jobs à la con" : “En 1930, John Maynard Keynes prédisait que, d’ici à la fin du siècle, les technologies auraient fait suffisamment de progrès pour que des pays comme la Grande-Bretagne ou les États-Unis puissent instaurer une semaine de travail de quinze heures. Tout laisse à penser qu’il avait raison. Sur le plan technologique, nous en sommes parfaitement capables. Pourtant, cela ne s’est pas produit.”.

En effet, nous ne sommes visiblement pas près de dire adieu à nos relations sociales “In Real Life”, d’humain à humain. À l’ère de la Zoom fatigue, où nous avons tous envie de jeter nos laptops par la fenêtre après nos quotidiennes 3 heures de réunion virtuelle, nous n’aspirons qu’à une chose : nous retrouver, pour de vrai ! Le calendrier de déconfinement nous fait pousser des ailes, et nous planifions avec soulagement nos événements de retrouvailles en présentiel.

Et pourtant, l’ombre du grand remplacement par des robots hante nos séries Netflix les plus récentes, et c’est souvent pour le pire (“Black Mirror”, “Les Mitchell contre les machines”, “Love Death and Robots...) ! Cela vaudra-t-il pour l’événementiel ? Rappelez-vous, avant que les Jeux Olympiques de Tokyo ne soient reportés pour cause de pandémie mondiale, le comité olympique dévoilait 4 robots futuristes dont la mission devait être d’aider les spectateurs, les athlètes et les officiels sur les sites de compétition et de “relayer le son, les images et les réactions sur les sites auprès des téléspectateurs.”

Si le robot événementiel semble avoir déjà séduit les marchés japonais et sud-coréens, la France semble, elle, assez frileuse sur le sujet. Peur d’être remplacés ? Crainte de se retrouver perdus au fin fond de la “uncanny vally” (vallée de l’étrange) face aux troublants robots androïdes comme la célèbre Sophia (désormais citoyenne saoudienne) ou les glaçants hôtes d’accueil des hôtels nippons ? Lassitude annoncée de toutes ces nouvelles technologies qui tendent dangereusement à la gadgétisation ?

Le potentiel des robots événementiels pour la gestion des flux, l’assistance des publics et l’animation ne peut certes pas être négligé. Certaines agences proposent d’ailleurs des robots pour tous les métiers : photographes, barmen, hôtes d’accueil, animateurs... On pourra bientôt imaginer des événements robotisés de A à Z.

Imaginez : vous arrivez sur le lieu de votre séminaire, émargez auprès d’un robot, confiez votre manteau à un robot, vous dirigez vers un robot pour recevoir un jet de gel hydroalcoolique au creux de la main, puis partez en quête d’un café qui vous est offert par un élégant robot maître d’hôtel. Un robot vous aborde pour vous faire un brin de causette, tandis qu’un speaker-robot lance la première conférence. Et vos collègues, qui n’ont pu être présents (ils ont sûrement oublié leur pass sanitaire) se sont fait remplacer par des robots. Êtes-vous émerveillé par toutes ces prouesses technologiques ? Amusé ? Inquiet ?

Les robots n’ont pas fini de nous surprendre par la richesse de leurs nouvelles compétences et par le potentiel énorme qu’ils représentent pour l’événementiel. Mais pour l’instant, réjouissons-nous plutôt du lien humain qui s’apprête à nous réunir pour des événements (enfin!) en présentiel !